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Chefs d'oeuvre des salles du XIXème siècle du musée Louis-Philippe au Château de Versailles.

1830. Louis-Philippe d’Orléans, membre de la famille royale en ligne directe de Monsieur, frère de Louis XIV, monte sur le trône et devient Roi des Français. Prenant le nom de Louis-Philippe 1er, il succède à son cousin Bourbon Charles X, après la Révolution de Juillet de cette même année, qui a contraint le frère de Louis XVI à s’exiler avec toute la famille royale.

Depuis la chute de la Monarchie Absolue et de la Révolution Française, aucun monarque, de Napoléon 1er à Louis XVIII et Charles X, n’étaient revenus habiter officiellement le Château de Versailles. Ils lui avaient préféré le Palais des Tuileries à Paris comme résidence officielle. Napoléon 1er séjourna néanmoins au domaine de Trianon. Roi de cette nouvelle Monarchie Constitutionnelle, Louis-Philippe 1erne dérogea pas à cette règle et resta lui aussi à Paris officiellement et séjourna au Grand Trianon dans un cadre plus familial.

Depuis le début du XIXème siècle, la France était passée par différents régimes politiques. Une Révolution, une République, le Directoire, le Consulat, le Premier Empire et une Restauration de la Monarchie avait provoqué la discorde au sein du peuple français.C’est pourquoi dès 1833, Louis-Philippe décida de la nouvelle destinée du Château de Versailles. Ancienne résidence royale, Versailles deviendra un musée. Un musée consacré à toutes les Gloires de la France. Phrase emblématique qui accueille encore aujourd’hui les visiteurs sur la façade de l’édifice. S’inscrivant dans une nouvelle dynamique, le roi souhaitait réconcilier tous les français, de toutes idées politiques confondues, en créant le plus vaste programme muséographique et historique de l’époque.

Provenant des anciennes collections royales et princières mais également des institutions et des collections particulières, les œuvres exposées seront complétées en grande partie par des commandes du Roi à des artistes de son temps. Avec sa nouvelle affectation, Versailles dû subir de nouveaux travaux qui allaient changer pour toujours son aménagement intérieur. C’est l’architecte Frederic Nepveu qui fut en charge de ce projet titanesque.

Le corps central du château ne subit pratiquement aucun bouleversement majeur. En revanche, ce sont les ailes du Midi et du Nord qui allaient être profondément chamboulées. Les appartements princiers de l’aile du Midi furent détruis afin de laisser place à la grande Galerie des Batailles au premier étage. Au rez-de-chaussée et à l’attique, une enfilade de salles consacrées à la Révolution Française et à l’épopée napoléonienne.

De l’autre coté, dans l’aile du Nord, on aménagea au rez-de-chaussée les salles des Croisades dans un pur style troubadour alors en vogue. Au premier étage, les salles d’Afrique sont consacrées aux évènements majeurs de la Monarchie de Juillet dont la Prise de la Smala d’Abd-El-Kader par le Duc d’Aumale immortalisée par Horace Vernet. Enfin, à l’extrémité de l’aile en empruntant l’escalier Questel menant à l’attique, une série de salles traitent de l’Histoire de France de la Restauration à l’avènement de la IIIème République. C’est dans ce lieu méconnu que sont conservés les plus beaux portraits des personnalités illustres de cette période.

Dans les cinq premières salles consacrées aux évènements marquants et aux personnages de la Restauration, donc aux règnes de Louis XVIII et Charles X, deux personnalités, deux princesses attirent particulièrement l’attention. La première est la Duchesse d’Angoulême, peinte par Antoine Jean Gros en tenue d’apparat. L’orpheline du Temple, fille du roi Louis XVI et de la Reine Marie-Antoinette, y est représentée richement parée dans toute la puissance dans son nouveau statut de Dauphine de France. Belle-sœur de cette dernière, la Duchesse de Berry se distingue quand à elle par sa grâce et sa beauté naturelle. Le peintre anglais Thomas Lawrence a exécuté un charmant portrait de la mère de l’héritier de la Couronne. Tout en fraicheur et poésie, ce portait permet d’estomper la personnalité fantasque de Marie-Caroline.

Louis-Philippe a décidé de consacrer les 7 salles suivantes à son règne et en particulier aux membres de sa famille. Une des premières salles nous fait partager les joies des baptêmes et des mariages royaux, qui seront nombreux durant le règne. Portraitiste de toutes les Cours d’Europe, l’artiste Franz Xavier Winterhalter immortalisera tous les membres de la famille royale, excepté le Prince Ferdinand-Philippe par Ingres, dans la plus grande salle de cette partie du musée XIXème. Le couple royal est entouré de leurs enfants et de leurs conjoints. On peut y croiser Henri d’Orléans, Duc d’Aumale et son épouse Marie Caroline Augusta de Bourbon. La princesse Louise, devenue Reine des Belges par son mariage avec le roi Léopold 1er. La sœur du roi, Madame Adelaïde, qui sera toujours présente auprès de ce dernier. Mais également le Duc de Nemours, le Duc de Montpensier ainsi que la Duchesse d’Orléans, épouse du Prince Ferdinand Philippe tenant dans ses bras le Comte de Paris.

Une des salles suivantes, illustre l’alliance majeure du règne de Louis-Philippe, qui est bien évidement l’Entente Cordiale avec la Grande-Bretagne. Ayant commandé également à Winterhalter un portrait d’elle destiné au Prince Albert, la Reine Victoria fut tellement satisfaite de l’œuvre, qu’elle en commanda un deuxième exemplaire afin de l’offrir comme cadeau diplomatique au roi Louis-Philippe. Et c’est ce tableau qui est conservé ici, à coté d’un portait de son époux, le prince Albert.

Après la révolution de 1848, le Roi des Français dut s’exiler mais la galerie continua d’être enrichi sous le Second Empire et par la suite durant la IIIème République. L’impératrice Eugénie sera grandement représentée dans une des salles. Une copie du célèbre portrait officiel par Winterhalter de la souveraine, trône à coté d’un portrait plus intime de celle-ci par Edouard Dubufe. Vêtue d'une somptueuse robe de bal blanche, elle y est peinte avec toute la beauté et l’élégance de sa jeunesse. Le portrait de Napoléon III est d’une incroyable modernité pour un portrait officiel. Cette œuvre de peintre Hippolyte Frandrin contraste avec le portait de la Princesse Mathilde par Dubufe juste à coté. En effet, la cousine de l’Empereur y est représentée avec tout le faste et la richesse d’un portrait d’un membre de la famille impériale. Un petit portait du fils du couple impérial, le Prince Impérial, est présent également dans cette pièce au coté d’un ravissant buste en marbre blanc de sa mère, l’impératrice Eugénie par Joseph-Michel-Ange Pollet.

Dans une des dernières salles qui clôt ce parcours chronologique et historique, deux personnalités de cette fin de XIXème siècle y sont représentées. L’écrivain Victor Hugo par Léon Bonnat au crépuscule de sa vie et l’artiste Rosa Bonheur, qui fut la première femme à avoir reçu la légion d’honneur par l’impératrice Eugénie.

Comme pour clôturer un chapitre de l’Histoire et la fin d’un siècle riche en évènements politiques, la dernière salle représente la Galerie des Glaces, qui fut le témoin de la proclamation de l’Empire Allemand en 1871.

Des tableaux l’immortalisent également au moment où elle fut le centre de la diplomatie mondiale avec la signature du Traité de Versailles le 28 juin 1919. Traité qui mit fin à la Première Guerre Mondiale et qui sera le point de départ d’un nouvel air pour la France, l’Europe et le Monde.


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