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Les derniers feux du Palais de Saint-Cloud, exposition au Musée des Avelines.

Construit pour Monsieur, frère du Roi Soleil au XVIIème siècle, le Palais de Saint Cloud entra dans le domaine de la Couronne sous le règne de Louis XVI avant de devenir résidence impériale sous le Second Empire. Théâtre des grands évènements de l’Histoire de France, ce palais méconnu, disparu dans les flammes en 1870. Contrairement à Compiègne, à Fontainebleau et aux Tuileries, qui avaient un caractère plus officiel, Saint-Cloud était davantage plus intime. Une résidence à la campagne mais proche de Paris.

C’est dans cet écrin raffiné et à taille humaine, que la dernière maitresse des lieux, l’Impératrice Eugénie, pu donner libre court à sa passion pour la décoration et les aménagements intérieurs. Saint-Cloud devint dès lors, le plus bel exemple du style éclectique du Second Empire.

L’impératrice qui vouait une admiration pour la Reine Marie-Antoinette, s’installa dans les anciens appartements de la souveraine et fit installer de nombreux meubles lui ayant appartenus dans différentes résidences royales. En complément à ce mobilier royal du XVIIIème, Eugénie ajouta des créations contemporaines s’inspirant des styles passés, en particulier Louis XV et Louis XVI. Cette accumulation d’objets luxueux dans un décor incroyable sera le parfait exemple du fameux style Louis XVI-Impératrice.

Pour immortaliser ce lieu historique, l’Empereur Napoléon III demanda au photographe de la Couronne, Pierre-Ambroise Richebourg de faire des prises de vue des intérieurs et des extérieurs du Palais. Comme si, sans le savoir l’Empereur avait voulu laisser une trace de la splendeur et de la grandeur de son palais disparu. Datant des années 1868, car des indices sur les photos nous prouvent qu’il aurait été impossible de le réaliser avant, cet album avait été offert, d’après la légende, au prince de Mérode, parent du Roi des Belges.

Cet ouvrage d’importance historique, fut acheté par le collectionneur Jean-Denis Serena à la fin de XXème siècle. En 2014, une souscription publique fut lancée par les Amis du Musée de Saint-Cloud afin de lui racheter. Et c’est ainsi que cet album composé de 99 photographies (23 vues extérieures et 76 vue intérieures) intégra les collections du musée de la ville de son Palais immortalisé.

Suite à la défaite avec la Prusse en 1870, L’Impératrice qui était Régente, pressentant la fin de l’Empire et surtout l’arrivée de l’armée prussienne sur la capitale, prit une décision importante pour l’histoire de l’art. Avec l’aide d’Armand Schneider, elle ordonna le transfert à Paris du mobilier et des œuvres d’arts que renfermait le Palais. La situation devenant de plus en plus critique, l’Impératrice partie en exil précipitament le 4 septembre 1870.

Le 8 septembre, Schneider fut nommé régisseur de Saint-Cloud et supervisa du 8 au 18 septembre 1870 l’évacuation des œuvres. Les conservateurs du Louvre récupérèrent celles qui avaient été empreintées par le couple impérial, du mobilier reparti au Garde Meuble et on restitua par la suite des pièces appartenant à l’Empereur ou à l’Impératrice personnellement. Le lendemain le pont de Saint-Cloud sauta et le 21 les prussiens arrivèrent au Palais. Le 1eroctobre, Schneider et le personnel ressurent l’ordre de quitter les lieux.

Et c’est le 13 qu’un obus frappa le Palais. Les livres de la bibliothèque et des petits objets comme des porcelaines de Sèvres ou pendules furent sauvées et parfois volées par l’armée prussienne. Certains meubles n’avaient pu être sauvés à cause de leur poids et de leurs dimensions. Les fresques de Mignard, les boiseries de Marie-Antoinette, le lit de l’impératrice Eugénie, entre autre, disparurent à jamais.

Mais avec la clairvoyance de l’Impératrice Eugénie, des œuvres exceptionnelles furent sauvées et font dorénavant parties des collections des plus grandes institutions françaises. Le Garde Meubles Impérial devenu Mobilier National en conserve la plus grande partie.

C‘est grâce à sa générosité et à son partenariat que le Musée des Avelines de Saint-Cloud a pu organiser cette exposition exceptionnelle. Un voyage dans le temps et dans ce palais mythique. Des reproductions en grand format des clichés de Richebourg représentant les fastueux intérieurs du palais, permettent de nous figurer les œuvres présentées dans l’exposition à leurs emplacements d’origine. Une manière de faire renaitre ce palais disparu par ce qui nous a été laissé afin de perpétuer sa mémoire et sa légende.


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