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Vente de la garde-robe Haute Couture Yves Saint Laurent de Mouna Ayoub

Le 23 Janvier 2019, la maison de vente Cornette de Saint-Cyr, mettait en vente à Paris une collection de pièces Haute Couture signée Yves Saint Laurent. Une vente exceptionnelle puisque cet ensemble a appartenu à la plus célèbre élégante du monde arabe, Mouna Ayoub. Collectionneuse acharnée de vêtements Haute Couture, Mouna Ayoub a décidé de se séparer d’une partie de sa collection de modèles Yves Saint Laurent, incluant des pièces iconiques. Le hasard ou presque, mais cette vente fait écho et précède celle de la garde robe Yves Saint Laurent de Catherine Deneuve chez Christie’s.

Cette vente n’est qu’une infime petite partie d’une incroyable collection de vêtements et d’accessoires que Mouna Ayoub a réuni depuis des décennies. En 1978, elle épouse un homme d’affaire Saoudien, Nasser Al-Rashid et s’installe à Riyad. Convertie à l’islam, elle vit dans son « palais-prison » doré et porte l’abaya. Néanmoins, c’est à partir de ce moment là, que Mouna Ayoub devient cliente, et pour ainsi dire mécène, des Maisons de Haute Couture. Une passion qui ne la quittera pas.

En 1985, elle commande sa première pièce Yves Saint Laurent. Le début d’une longue aventure puisque Mouna Ayoub sera fidèle à la maison jusqu'à sa fermeture en 2002. Elle fera partie des plus importantes clientes de la maison aux cotés de la Duchesse de Windsor et de Jacqueline de Ribes.C’est à cette époque où le couturier réinterprète ses collections du passé. La collection scandale de 1971 est revisitée en 1996, la collection espagnole de 1977 en 1991, et la collection opéra-ballet Russes en 1999. Trop jeune à l’époque de leurs créations, Mouna Ayoub, peut enfin acquérir ces pièces revisitées.

Chacune de ses commandes est dictée par la même envie : acquérir des modèles emblématiques de la maison et surtout promouvoir et entretenir le savoir faire de l’artisanat français. Permettre à des brodeurs, à des plumassiers, et aux autres paruriers d’exister à une époque où les clientes se font rares.

Elle commande entre autre le modèle porté par Jerry Hall lors du défilé des adieux de Yves Saint Laurent au centre Pompidou en 2002. Un fourreau de satin blanc porté sous un manteau en gazar bordé de plumes blanches. En 1999, elle passera commande d’une série de blouses à la roumaine brodées par la Maison Lesage. En 1996, elle achète des manteaux réalisés par le plumassier Lemarié.

Mouna Ayoub aura toujours ce goût unique pour les pièces exceptionnelles, des pièces fortes, qui représentent le style Saint Laurent. Elle sera une des rares clientes à pouvoir s’offrir les célèbres iris de 1988 d’après le tableau de Van Gogh. Une pièce avec une incroyable broderie par Lesage, qui peut être qualifiée à juste titre d’œuvre d’art.

Deux ans plus tard, c ‘est une autre merveille qui rentre dans sa collection. La fameuse veste « hommage à ma maison ». Une sublime broderie de la maison Lesage représentant les lustres que Jacques Grange avait offert à Yves Saint Laurent, se reflétant avec le ciel de Paris dans les miroirs de Lalanne de la maison de Couture.

Bien évidement, Mouna Ayoub a également acquis plusieurs smokings. Une obligation pour toute cliente Saint Laurent qui se respecte. Attirée par les pièces emblématiques, elle aura aussi une envie de modèles plus sobre. Des robes drapées, des fourreaux en biais, des dos nus négligemment noués de satin, des envolées de mousselines. Des robes aux lignes pures mais d’un luxe inouï.

Devenue millionnaire suite à son divorce en 1996, elle se rend toujours aux présentations des collections, moins pour paraître mais plus encore en tant que collectionneuse. Car une passion de s’éteint jamais. Jusqu’au bout elle commandera auprès de la Maison puisqu’elle achètera un modèle de l’ultime collection à Beaubourg du Couturier. Un fourreau de satin noir noué dans le dos portant le numéro 89.

Flamboyante, exubérante, richissime, jetsetteuse … tous les superlatifs auront été utilisé pour décrire Mouna Ayoub. Même lors de cette vente, sans le savoir, elle aura été dans la démesure. En effet, la vente aura rapporté pas moins de 400 000 euros frais inclus. Mais le succès de cet évènement reste bien évidement le record de la veste des iris. Elle a été vendu pour 175 500 euros frais inclus, alors qu’elle était estimée à 20 000 / 30 000 euros. Jamais un vêtement d’Yves saint Laurent n’avait atteint ce prix là lors d’une vente aux enchères.

Finalement, Mouna Ayoub aura réussi son pari. Rendre un modèle Haute Couture à l’égal d’une œuvre d’art par son rôle de mécène.


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