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L'exposition Napoléon à Arras

Impériale !!!

Voilà comment qualifier cette exposition exceptionnelle qui se tient en ce moment au Musée des Beaux-Arts de la ville d’Arras. Après « Roulez carrosses ! » en 2012 et « Le château de Versailles en 100 chefs d’œuvres » en 2014, c ‘est maintenant au tour de Napoléon 1er de sortir du palais ancestrale des Bourbons, car de manière indirecte, Arras, Versailles et Napoléon sont liés.

Bien qu’il ne soit venu que 3 jours à Arras du 29 au 31 août 1804, Napoléon ordonna la reconstruction de l’abbaye Saint-Vaast et de son église pour faire de celle-ci une cathédrale. C’est grâce à Louis Philippe 1er et à la création de son musée consacré à toutes les gloires de la France, que Napoléon 1er fit son entrée dans le Château de Versailles. Et pas des moindres, puisque Louis-Philippe a réuni la plus importante collection napoléonienne du monde. La plus grande partie avait été commandée par Napoléon lui-même aux meilleurs artistes comme Vigée-le-brun, Gros, David, Gérard, Canova.

Il était donc logique, pour ce troisième volet hors les murs de « Versailles à Arras », de pouvoir enfin montrer au public une partie de cette collection, normalement cachée.

La muséographie, spacieuse, claire, nette et efficace, à l’image de l’empereur, suit la chronologie des évènements qui ont marqué son ascension, son épopée et sa fin. C’est Madame Mère et son époux, les parents de Napoléon, qui ouvrent le parcours. Un bel hommage car sans eux, rien ne serait arrivé et le destin de la France aurait été bien diffèrent.

C’est au début de la Révolution Française, avec le siège de Toulon en 1793, qu’il commence à tracer sa légende. Puis vient le temps des campagnes de l’Italie (1796-1797 et 1800) et d’Egypte (1798-1801), des victoires et de sa nomination comme consul à vie. Une ascension fulgurante à l’image de son incroyable portrait, par David, le représentant sur un cheval fougueux franchissant le Grand-Saint-Bernard en 1800.

1804 marque la consécration par son couronnement comme Empereur des Français. Une salle est dédiée à tous les personnages importants de la Cour Impériale. Tableaux et bustes représentent la majesté des serviteurs de la nouvelle monarchie. La liste est prestigieuse. On pourra croiser des maréchaux d’empire comme Ney, Lannes et Lefèvre, des grands officiers de la couronne dont le Cardinal Fesch (demi-frère de Madame Mère), Duroc, Berthier et le célèbre Talleyrand, sans oublier la merveilleuse Joséphine, devenue impératrice.

Une série de tableaux, montre que devenu empereur, Napoléon, a conquis une grande partie de l’Europe par d’éclatantes victoires et de traités de paix favorables à la France. Les batailles d’Austerlitz, de Wagram, d’Eylau symbolisent à elles seules la suprématie de la Grande Armée. Le traité de Paix signé avec le Tsar Alexandre 1er de Russie à Tilsit renforce la diplomatie française aux yeux du monde.

Mais l’Empire ne serait rien sans la famille Impériale. Une famille unie, que Napoléon utilisera comme les pions d‘un jeux d’échec immense, sur les trônes d’Europe. De ses trois sœurs, Caroline sera celle au sens politique développé. Elle épouse le Marechal Joachim Murat en 1800, devient Grande Duchesse de Berg et de Clèves en 1806, puis finalement sera Reine de Naples et de Sicile en 1808. Pauline, sa sœur préférée, après avoir épousé le général Leclerc en 1797 et devenue veuve en 1802, se remaria rapidement au Prince Camille Borghèse et devint en 1806 Duchesse Souveraine de Guastalla. Elisa, l’ainée, après avoir épousé un petit officier corse, Felix Bacciochi en 1797, devint Princesse de Piombino en mars 1805, Princesse de Lucques en juin 1805 et Princesse de Massa et de Carrara en 1806. Mais c est en 1809 qu’elle devient Grande Duchesse de Toscane.

Ses frères ont eu droit également à leurs couronnes. Jérôme, épousa en seconde noce Catherine de Wurtemberg en 1807 et devint Roi de Westphalie. Joseph, après avoir été régent de l’Empire en 1805, devint Roi de Naples en 1806 puis Roi d’Espagne en 1808, quand la couronne de Naples passa au couple Murat. Lucien, qui s’entendait peu avec l’empereur parti dans les états du pape et devint Prince de Canino en 1804. Quant à Louis, il épousa en 1802 sur ordre de Napoléon, Hortense, la fille de l’impératrice Joséphine née de son premier mariage avec Alexandre de Beauharnais. Puis il devint Roi de Hollande en1806. Leur fils, Louis-Napoléon sera le futur Napoléon III. Particulièrement aimé de son beau-père, Eugène de Beauharnais reçut le titre de Vice Roi d’Italie en 1805.

Malgré une famille bien couronnée, la question de la descendance de l’empereur était toujours présente. Au début, l’opinion pensait que le problème venait de Napoléon puisque l’impératrice avait déjà eu deux enfants auparavant. Mais lorsqu’une des maitresses de l’empereur mis au monde un fils, la situation changea et démontra que Joséphine était devenue stérile. Le divorce fut donc prononcé et il se remaria en 1810 avec l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche qui lui donna son héritier tant attendu le 20 mars 1811, le petit Roi de Rome.

Paris fut durant cette riche période, la capitale de la France et de l’Europe. L’élite parisienne est représentée par une sélection de portraits prestigieux de scientifiques, d’auteurs et de femmes d’influence qui tenaient Salon. On pourra admirer parmi tant d’autres, Juliette Récamier, Chateaubriand, Parmentier et Madame de Staël.

Paris fut également la capitale des Arts. Une concentration extraordinaire d’artistes sont présentés: les portraits du peintre David, du Sculpteur Canova, des architectes Percier et Fontaine et bien entendu Denon, directeur général du Musée Napoléon, actuel Musée du Louvre.

Une sélection juste et cohérente de mobiliers et d’objets d’arts rend hommage à la technicité, au luxe et au raffinement dont étaient capables les fournisseurs de la famille impériale. Les vases en porcelaine de Sèvres fond éco à un incroyable ensemble de mobiliers du plus célèbre des ébénistes du temps, Jacob-Desmalter, provenant entre autre du Grand Trianon, du Palais de l’Élysée et des Tuileries.

Mais la fin du règne sera marquée par des défaites qui entraîneront la chute de l’Empire. Les guerres d’Espagne et la campagne de Russie furent des échecs. L’empereur abdiquera en 1814 après la campagne de France. Exilé, il reçut le gouvernement de l’île d’Elbe. Il reviendra en France reconquérir son trône pour les fameux 100 jours mais subira une dernière défaite à Waterloo. Il abdiquera de nouveau mais cette fois-ci en faveur de son fils et sera exilé sur l’île de Sainte-Hélène en 1815. Il décèdera en 1821 de maladie.

Une sculpture monumentale montrant l’empereur au crépuscule de sa vie par Vela fut achetée par Napoléon III en 1867 pour Versailles. Mais c ‘est grâce à Louis-Philippe 1er que Napoléon revint en France. Pour une réconciliation nationale, le roi chargea son fils, le Prince de Joinville, de partir pour Sainte-Hélène afin de rapatrier sur son navire, La Belle Poule, la dépouille de Napoléon. Et c‘est le 15 décembre 1840 que les cendres de l’ex empereur arrivèrent à Paris afin que celui-ci repose pour l’éternité sous le dôme des Invalides.

Resté 3 jours à Arras, c est ce Napoléon, qui par la volonté d’un roi revint en France. Ce même roi, qui lui dédiera une importante partie dans son musée au château de Versailles. Là où l’empereur n’avait pas eu le temps de s’installer de son vivant.

Finalement, Arras… Versailles… Napoléon… la boucle est enfin bouclée par la plus élégante des manières.

L'exposition se déroule du 7 octobre 2017 au 4 novembre 2018 au Musée des Beaux-Arts d'Arras.

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