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Exposition Turner au Musée Jacquemart-André

Le 19 Décembre 1851 s’éteignit à Londres le grand peintre William Turner. Le monde artistique britannique perdit son maitre incontesté des paysages qui ne sera jamais égalé. Bien que de son vivant Turner vivait de son art avec sa propre clientèle, il peignait énormément à titre personnel des œuvres qui n’étaient pas destinées à la vente.

A sa mort, ce fond considérable de plus d’une centaine de toiles à l’huile ainsi que des milliers d’études et d’œuvres sur papier dont des aquarelles, ont été légués à la Grande-Bretagne pour enrichir les collections de la Tate de Londres. Ce lègue inestimable a permis à cette institution londonienne de posséder le plus grand fond au monde de l’œuvre d’un artiste en général et plus particulièrement de Turner.

De cette collection unique, la Tate a eu l’amicale générosité de prêter le temps d’une exposition une soixantaine d’aquarelles ainsi qu’une dizaine de toiles au Musée Jacquemart-André. Certaines de ces œuvres sont présentées pour la première fois au public en France.

Le parcours de l’exposition s’organise en suivant la vie de l’artiste, en respectant la chronologie de son œuvre et de ses voyages et en s’attardant d’avantage sur la technique de l’aquarelle, domaine où Turner excellait. Un parcours dans l’intimité de l’artiste et sa quête de la captation de l’instantané et du moment présent. Une immersion dans le travaille préparatoire de l’artiste. C’est en cela que cette exposition se démarque des autres rétrospectives plus académique en général.

Car contrairement à certains de ses contemporains, Turner a été un globetrotteur jusqu'à la fin de sa vie. Au début de sa carrière, Londres ne lui suffit plus et sa soif d’explorer et d’immortaliser de nouveaux paysages le pousse vers le Pays de Galles et plus haut dans les Highlands en Ecosse. En ce tout début de XIXème siècle, bien que l’Empire Britannique soit mondial, il est difficile de voyager outre-manche à cause du conflit avec la France de Napoléon 1er. Néanmoins, durant la courte paix d’Amiens en 1802, il découvre les Alpes suisses et les merveilles du Musée du Louvre.

La chute du Premier Empire en 1815 lui ouvrira les portes de l’Europe. Son travail l’emmènera en France, en Belgique, au Luxembourg, aux Pays-Bas et vers ce qui deviendra plus tard l’Allemagne. Méthodique, il voyage à la belle saison où la lumière est à son maximum et travaille sur ses toiles l’hiver au chaud dans son atelier. Mais c‘est en 1819-1820 qu’il fera le fameux Grand Tour en Italie, que tout artiste se doit de faire dans sa vie. Il découvrira les beautés de Rome, Venise et de Naples pendant six mois.

C’est lors de ce périple italien, qu’il perfectionnera son art si particulier du traitement de la lumière et de la couleur. Il croque sur le vif et à l’instant ces paysages uniques et changeants. Les pages de ses carnets en seront remplis et c’est grâce à ses jets rapides sur papier et à sa mémoire visuelle qu’il pourra réaliser des chefs d’œuvre dont lui seul à le secret. Cet art si particulier de suggérer légèrement un paysage avec une multitude de détails.

Turner dira : « Mon travail consiste à peindre ce que je vois, non ce que je sais être là. ». C’est sa vision que le public est invité à découvrir dans cette exposition. Plus qu’une rétrospective, c ‘est une introspection sur le travail d’un artiste de talent exceptionnel. Le seul qui arrive à rendre normal et logique un paysage maritime sans vraiment utiliser de touche de bleu. Là est tout le secret de la force de l’œuvre et de la vision de Turner : de nous surprendre à nos dépends grâce à la lumière.

Turner, peintures et aquarelles

Collections de la Tate

Du 26 mai 2020 au 11 janvier 2021

Musée Jacquemart-André, Paris


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